Le Karukayadō est un temple du Kōyasan. C’est même l’un des plus beau à voir car il est polychrome blanc, vert et rouge et sa légende est connue à travers tout le Japon. Elle a été représentée en peintures, estampes ou même pièce de théâtre Kabuki.
Un jour deux pèlerins, une femme et un jeune homme se présentèrent à Kōyasan. Depuis longtemps ils recherchaient à travers tout le Japon leur mari et père qui avait quitté un jour la maison brusquement pour ne jamais revenir, et avaient entendu dire que l’homme s’était rendu au mont Kōya. A l’époque le site était encore interdit aux femmes et la mère dut demeurer au Nyonindō qui était un des sept accès au sanctuaire du Kōya, pendant que son fils Ishidōmaru allait s’enquérir de la présence ou du passage de son père.
Il rencontra un moine du nom de Enku (dit Karukaya Doshin) à qui il lui raconta son périple avec sa mère et lui demanda s’il avait vu son père. Le moine lui répondit que l’homme était mort et désigna une tombe. Mais Ishidōmaru comprit qu’il n’en était rien et reconnu en vérité son père par un signe particulier (tâche de naissance, cicatrice? va savoir) que sa mère lui avait décrit et l’homme fidèle à ses voeux de moine, n’avoua rien.
Ishidōmaru le remercia et retourna auprès de sa mère à qui il raconta ce que le moine lui avait dit afin de mettre fin au tourment d’incertitude de celle-ci. Triste mais apaisée elle quitta Kōyasan pour retourner chez elle avec son fils.
Plus tard ce dernier revint à Kōyasan pour ce faire moine et demeurer avec Karukaya Doshin. Le père et le fils vécurent ensemble paisiblement pendant plus de 30 ans comme deux moines sans jamais reconnaître leur lien familiaux.